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Santé—Economie  
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France. Mutuelle santé : « On peut agir de manière plus forte sur sa santé »

Remboursements des soins, prévention, alimentation, fraude sociale, organisation des soins : Stéphane Junique, président du groupe mutualiste français VYV (Harmonie mutuelle, MGEN, MMG, MNT ; 45 000 salariés), dévoile ses objectifs et ses priorités.
Stéphane Junique, président du groupe mutualiste français VYV, se trouvait à Nancy, le samedi 13 septembre.  Photo Mickaël Demeaux
Stéphane Junique, président du groupe mutualiste français VYV, se trouvait à Nancy, le samedi 13 septembre.  Photo Mickaël Demeaux
Stéphane Junique, vous êtes président du plus grand groupe mutualiste français VYV, propriété d’Harmonie mutuelle, MGEN, MMG, MNT. Vous êtes à la tête de 45 000 salariés. Votre groupe réalise un chiffre d’affaires de 11,2 milliards d’euros, pour un résultat net de 238 millions d’euros en 2024. Tout semble bien aller. Cela va-t-il durer ?

« Nous sommes face à un défi d’évolution des dépenses de santé qui pèse sur la Sécurité sociale, et qui pèse sur les mutuelles. On est aussi face aux défis démographiques. En 2030, nous allons faire face au mur de la longévité dans notre pays, avec la nécessité de mieux accompagner les plus âgés d’entre nous. Aujourd’hui, nous devons être à deux millions de personnes qui ont plus de 85 ans. À partir de 2050, nous allons monter à plus de 5 millions de personnes qui auront plus de 85 ans… Parce qu’il y a le vieillissement de la population, nous avons 25 millions de Français et de Françaises qui ont une ou plusieurs pathologies chroniques. Elles ne sont pas neutres, car elles représentent les deux tiers des dépenses totales des dépenses de santé. C’est vertigineux. Donc, nous aurons besoin d’avoir un système de santé qui repose sur la complémentarité entre l’Assurance maladie obligatoire et les mutuelles.  »

« Nous devons continuer à bien rembourser »

Comment mieux accompagner ces évolutions ?

« L’objectif pour nous est d’être un acteur de santé majeur autour de trois axes. Nous devons continuer à bien rembourser, à mieux rembourser même, en se demandant ce qui sera demain le plus essentiel dans l’accès aux soins pour nos adhérents. Notre objectif demeure que les restes à charge soient les plus bas. C’est pourquoi, il y a des choses qui seront à corriger. Par exemple, avec les lunettes, ce qui est le plus important pour moi, ce sont les verres, pas la monture. Est-ce qu’on est obligatoirement en capacité de rembourser tous les deux ans les montures, alors qu’on pourrait sans doute le faire tous les trois ans ou tous les cinq ans ? Ou est-ce qu’on peut imaginer rembourser les verres autant que besoin ? Second point : notre rôle est de construire les parcours de prévention. Parce que je pense qu’il y a des maladies que l’on peut éviter à travers des actions de prévention sur les activités sportives et l’alimentation. Bref, en agissant sur les déterminants de vie. On peut agir de manière plus forte sur sa santé, sans mettre en place des dispositifs contraignants. On peut agir, même quand on est malades, sur le fait que cette maladie ne s’aggrave pas. »

« Que tout ne pèse pas sur l’hôpital »

Quel est, selon vous, l’abus le plus important en France actuellement ?

« Le principal sujet selon moi, c’est la fraude sociale, et la fraude sur les remboursements. Il y a de vrais réseaux qui se sont organisés. Ils utilisent de fausses ordonnances, de faux arrêts maladies. Il est important qu’on aille, sur ce point, plus vite dans ce combat car cela rompt le contrat social qu’on a avec la Sécurité sociale. »

Faut-il réorganiser le système de soins dans notre pays ?

« Il le faut oui, pour que tout ne pèse pas sur l’hôpital où il y a de nombreuses hospitalisations qui ne devraient pas exister. Il faut renforcer la médecine de ville. Je crois dans une meilleure répartition des compétences pour que, sans se substituer aux médecins, on puisse assurer un suivi médical. Et puis, faisons confiance aux territoires pour trouver des solutions, de belles initiatives émergent des territoires.  »

par  Mickael Demeaux
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