La Sécurité sociale, de quoi parle-t-on ? Si on vous dit Sécurité sociale, à quoi pensez-vous ? A cette question, les sondés d’une enquête, dévoilée fin mars 2025 par la Fondation Jean-Jaurès et le Groupe VYV ont répondu : « Déficit », « Déclin », mais aussi « Protection », « A garder », « Droit ».
La sécurité sociale a 80 ans, quel est son avenir ?

De fait, le « trou de la Sécu » et les débats sur les économies qu’il serait bon de faire reviennent dans l’actualité chaque fin d’année avec le vote du budget de la Sécurité sociale. Mais de quoi parle-t-on précisément ? La Sécurité sociale est créée en 1945 avec l’ambition de « préserver le travailleur de l’incertitude du lendemain », pour reprendre les termes de Pierre Laroque qui en a été le premier directeur.
Au lendemain de la Seconde Guerre-mondiale, la « Sécu » porte donc une promesse qui va structurer notre modèle de société qui organise la solidarité nationale au bénéfice de la santé de chacun. La Sécurité sociale se déploie aujourd’hui en cinq branches dont on ne retient souvent que la plus importante en volume financier : l’Assurance maladie.
Mais la Sécu, c’est aussi la branche des accidents du travail et les maladies professionnelles, celle de la famille (les allocations familiales), le régime obligatoire des retraites et enfin la branche autonomie, la plus récente, qui prend en charge le risque de dépendance. En 2025, le budget est de 666 milliards d’euros dont 200 milliards environ pour l’Assurance maladie et le déficit est évalué à 22,1 milliards d’euros.
Déficit : la Sécu en danger ?
A 80 ans, la « Sécu » est un pilier de notre solidarité nationale, mais un pilier malmené. Et le sujet n’est pas que technique, comme l’a relevé une conférence organisée par le Groupe VYV, lors de la présentation de l’étude « Les Français et la Sécurité sociale d’aujourd’hui et de demain » . Dominique Libault, qui a dirigé de 2002 à 2012 la Sécurité sociale et préside actuellement le Haut conseil au financement de la protection sociale, y a rappelé que : « Le problème de la Sécurité sociale, c’est sa réussite. Celle d’avoir permis de rallonger notre espérance de vie d’une vingtaine d’années, depuis sa création. Le vieillissement de notre population génère de nouveaux risques dont ceux liés à l’autonomie. Et le défi budgétaire devient majeur car, forcément, la croissance des dépenses sera supérieure à celle des recettes. »
En France, les recettes de la Sécurité sociale proviennent du prélèvement de cotisations sur les revenus et salaires et non du budget de l’Etat, financé par l’impôt.