Toutes les entreprises sont concernées quel que soit leur taille ou leur secteur
La France compte 8 à 11 millions de proches aidants dont 61 % sont en activité, selon France Travail, ce qui signifie que 20 % des salariés sont proches aidants. Les raisons de devenir aidants sont nombreuses : perte d’autonomie liée à l’âge, handicap, maladie chronique, perte d’autonomie suite à un accident ou une maladie ; et chaque jour, ces salariés jonglent entre vie professionnelle et vie personnelle.
Avec un salarié sur quatre qui sera aidant d’ici 2030, selon une étude OCIRP ViaVoice de 2025, toutes les entreprises sont concernées quel que soit leur taille ou leur secteur.
Les obligations et le rôle de l’employeur
La première responsabilité de l’employeur concerne le respect des congés légaux accordés aux salariés aidants : le congé de proche aidant, le congé de solidarité familiale (fin de vie) et le congé de présence parentale (enfant malade ou en situation de handicap). L’employeur ne peut pas s’y opposer, mais n’a pas l’obligation de rémunérer ces absences. De plus, l’employeur ne peut pas refuser un don de jours de congés entre salariés, lorsqu’il vise à soutenir un salarié aidant.
Au-delà de ces obligations, l’entreprise peut accompagner ses salariés par différents leviers :
- prévenir et sensibiliser : la formation des managers et des équipes permet de mieux repérer les situations d’aidance et de faciliter le dialogue,
- aménager le travail : la mise en place de dispositifs tels que les horaires flexibles, le télétravail, le don de RTT… offre plus de temps et de flexibilité aux salariés,
- accompagner et orienter : des programmes de soutien dédiés afin de soulager les aidants, tel que le service d’assistance d’Harmonie Mutuelle (écoute psychologique, aide à la recherche de solutions de répit ou encore organisation du maintien à domicile).
Toutes ces solutions permettent aux dirigeants de favoriser non seulement l’engagement de leurs collaborateurs, mais aussi de renforcer la performance globale de leur organisation.
Pourquoi un dirigeant d’entreprise doit se préoccuper de ses salariés aidants ?
Les salariés aidants consacrent en moyenne 8,2 heures par semaine à accompagner un proche en perte d’autonomie, soit l’équivalent d’une journée de travail. Ils s’absentent en moyenne 13 jours de plus par an que les autres salariés. Pourtant, la plupart d’entre eux préfèrent ne pas révéler leur situation à leur employeur, par crainte d’être perçus comme moins disponibles ou moins performants.
Ces situations ont forcément des répercussions sur la qualité de vie au travail et sur les performances de l’entreprise : baisse de la concentration, fatigue, retards, urgences imprévues, arrêts maladie répétés… Autant de signaux qui fragilisent à la fois l’individu et l’organisation.
Pour l’entreprise, l’impact est loin d’être négligeable. Les arrêts de travail sont plus fréquents, souvent imprévisibles, et nécessitent de replanifier régulièrement le travail d’équipe, de recourir à des heures supplémentaires ou à de l’intérim, de repousser les délais… Cela entraîne des frais supplémentaires qui s’ajoutent au coût déjà élevé de l’absentéisme.
Soutenir les salariés aidants n’est donc pas seulement une question de bienveillance : c’est un enjeu stratégique pour la pérennité de l’entreprise.


