Stéphane Junique, président du Groupe VYV. Quel est le modèle de protection sociale que vous défendez ? Notre pays dispose d’un système de protection sociale très développé, mais nous devons nous poser la question de son adaptation aux enjeux nouveaux qui émergent. Les parcours de vie sont moins linéaires que précédemment, nous vivons de plus en plus avec des maladies chroniques, le vieillissement de la population s’accompagne du développement de la perte d’autonomie et enfin la crise environnementale a des effets concrets sur notre état de santé. Chacun de ces phénomènes, si on ne les anticipe pas et si on ne les accompagne pas, peut se traduire par plus d’inégalités et des situations personnelles difficiles. Nous pouvons renouer avec le progrès, social et environnemental, si nous changeons nos approches. Nous pouvons par exemple faire du vieillissement en bonne santé l’indice principal de richesse de notre société. C’est pourquoi je plaide pour un système plus préventif, où l’État s’appuie sur des acteurs non lucratifs tels que les mutuelles pour inventer de nouvelles solidarités, utiles à l’état de santé de nos concitoyens et de toute la société. Quelle est l’implication du Groupe VYV au sujet de la problématique du logement ? Le logement est un déterminant essentiel de notre santé. Une personne vivant à la rue a une espérance de vie de 47 ans seulement. Avec Arcade VYV et ses 200 000 logements, nous voulons offrir une expérience de vie saine, qui contribue à l’état de santé des habitants. Nous avons ainsi développé un label logement santé, qui concerne aussi bien la qualité du bâti que les services intégrés. Plus de 400 logements nouveaux viennent ainsi d’être labellisés. Les complémentaires doivent-elles financer la dépendance ? Selon l’INSEE, près de 4 millions de seniors pourraient être en situation de perte d’autonomie à l’horizon 2050. C’est un défi immense auquel notre société n’est pourtant pas suffisamment préparée. Parmi les réponses, la prévoyance dépendance peut permettre à chacun de faire face. Je rappelle qu’aujourd’hui le prix moyen d’un hébergement en EHPAD est de 2 004 euros alors que la pension de retraite moyenne est de 1 393 euros. La Mutualité française et le Groupe VYV défendent l’inclusion d’une garantie dépendance dans tous les contrats santé. En cotisant quelques euros par mois dès le début de sa vie professionnelle, on s’assure une rente mensuelle de l’ordre de 300 à 500 euros en cas de dépendance lourde. En quoi le Groupe VYV témoigne d’une solide assise économique et financière, compatible avec une performance solidaire ? Notre projet stratégique VYV 2025 est placé sous le signe de la performance solidaire. Nous sommes conscients de notre responsabilité de mutualistes, acteurs des solidarités actives. Nous voulons produire une empreinte positive sur la société, notamment en rendant effectif le droit à la santé qui est la boussole de notre action. Et c’est parce que nous sommes solides sur nos ratios financiers que nous pouvons poursuivre nos engagements. Notre solidité financière, avec un ratio de solvabilité stable à 174 %, a conduit l’agence de notation Fitch Ratings à confirmer, en janvier 2022, la notation de solidité financière « A+ » du Groupe VYV et de ses principales entités. Nos bénéfices (80 millions en 2021 pour un chiffre d’affaires consolidé de plus de 9,9 milliards d’euros, réparti à 7,7 milliards pour l’assurance et 2,2 milliards pour les autres activités essentiellement l’offre de soins) sont investis au service de nos adhérents et de projets d’intérêt général, comme par exemple la lutte contre les déserts sanitaires. Nous venons ainsi d’ouvrir récemment un service médical de proximité au Mans grâce auquel 3 000 personnes ont retrouvé un médecin généraliste. Retrouvez toutes nos informations
Stéphane Junique, président du Groupe VYV. Quel est le modèle de protection sociale que vous défendez ? Notre pays dispose d’un système de protection sociale très développé, mais nous devons nous poser la question de son adaptation aux enjeux nouveaux qui émergent. Les parcours de vie sont moins linéaires que précédemment, nous vivons de plus en plus avec des maladies chroniques, le vieillissement de la population s’accompagne du développement de la perte d’autonomie et enfin la crise environnementale a des effets concrets sur notre état de santé. Chacun de ces phénomènes, si on ne les anticipe pas et si on ne les accompagne pas, peut se traduire par plus d’inégalités et des situations personnelles difficiles. Nous pouvons renouer avec le progrès, social et environnemental, si nous changeons nos approches. Nous pouvons par exemple faire du vieillissement en bonne santé l’indice principal de richesse de notre société. C’est pourquoi je plaide pour un système plus préventif, où l’État s’appuie sur des acteurs non lucratifs tels que les mutuelles pour inventer de nouvelles solidarités, utiles à l’état de santé de nos concitoyens et de toute la société. Quelle est l’implication du Groupe VYV au sujet de la problématique du logement ? Le logement est un déterminant essentiel de notre santé. Une personne vivant à la rue a une espérance de vie de 47 ans seulement. Avec Arcade VYV et ses 200 000 logements, nous voulons offrir une expérience de vie saine, qui contribue à l’état de santé des habitants. Nous avons ainsi développé un label logement santé, qui concerne aussi bien la qualité du bâti que les services intégrés. Plus de 400 logements nouveaux viennent ainsi d’être labellisés. Les complémentaires doivent-elles financer la dépendance ? Selon l’INSEE, près de 4 millions de seniors pourraient être en situation de perte d’autonomie à l’horizon 2050. C’est un défi immense auquel notre société n’est pourtant pas suffisamment préparée. Parmi les réponses, la prévoyance dépendance peut permettre à chacun de faire face. Je rappelle qu’aujourd’hui le prix moyen d’un hébergement en EHPAD est de 2 004 euros alors que la pension de retraite moyenne est de 1 393 euros. La Mutualité française et le Groupe VYV défendent l’inclusion d’une garantie dépendance dans tous les contrats santé. En cotisant quelques euros par mois dès le début de sa vie professionnelle, on s’assure une rente mensuelle de l’ordre de 300 à 500 euros en cas de dépendance lourde. En quoi le Groupe VYV témoigne d’une solide assise économique et financière, compatible avec une performance solidaire ? Notre projet stratégique VYV 2025 est placé sous le signe de la performance solidaire. Nous sommes conscients de notre responsabilité de mutualistes, acteurs des solidarités actives. Nous voulons produire une empreinte positive sur la société, notamment en rendant effectif le droit à la santé qui est la boussole de notre action. Et c’est parce que nous sommes solides sur nos ratios financiers que nous pouvons poursuivre nos engagements. Notre solidité financière, avec un ratio de solvabilité stable à 174 %, a conduit l’agence de notation Fitch Ratings à confirmer, en janvier 2022, la notation de solidité financière « A+ » du Groupe VYV et de ses principales entités. Nos bénéfices (80 millions en 2021 pour un chiffre d’affaires consolidé de plus de 9,9 milliards d’euros, réparti à 7,7 milliards pour l’assurance et 2,2 milliards pour les autres activités essentiellement l’offre de soins) sont investis au service de nos adhérents et de projets d’intérêt général, comme par exemple la lutte contre les déserts sanitaires. Nous venons ainsi d’ouvrir récemment un service médical de proximité au Mans grâce auquel 3 000 personnes ont retrouvé un médecin généraliste. Retrouvez toutes nos informations
À travers l’investissement demandé aux salariés, la crise sanitaire a augmenté le phénomène d’absentéisme (+ 15 % entre 2019 et 2021). Elle a aussi mis en perspective l’importance de sa prise en compte par l’employeur en termes de prévention. Ce sont d’ailleurs les secteurs les plus mobilisés durant la crise, la santé (9 %), le transport (7 %) et le commerce/grande distribution (6,1 %), qui sont les plus touchés*. Au-delà du Covid, différents facteurs entrent en jeu : l’environnement familial (problèmes de garde des enfants, séparation, parent malade ou handicapé…), la santé (grippe saisonnière…) mais aussi le contexte de travail (mauvaise ambiance, maladies ou accidents professionnels, troubles musculosquelettiques, stress…). Une problématique qui s’autoalimente L’absentéisme est à la fois une cause et une conséquence : à taux important, il désorganise la structure, surcharge les salariés présents, dégrade l’ambiance de travail, baisse la qualité du service ou la production du travail, représente un coût… et génère encore plus d’absentéisme ! Il est un révélateur de la qualité de vie au travail : prévenir les absences, c’est donc aussi améliorer les conditions de travail pour les salariés. Il reste enfin encore beaucoup d’idées reçues sur l’absentéisme, profils types, causes ou comportements individuels, qui font de cette problématique un sujet sensible. Rechercher les causes au niveau de l’organisation Prévenir l’absentéisme, c’est surtout agir sur l’organisation, en prenant en compte l’historique, l’évolution de l’activité, le contexte socio-économique… Il faut aussi aller au-delà de l’émotion et des causes individuelles, et s’attacher à comprendre la situation au-delà des chiffres. En première ligne dans la prévention et la gestion de l’absentéisme, les ressources humaines doivent également mobiliser tous les acteurs, de la direction générale aux salariés. Accompagnement personnalisé Gérer et prévenir l’absentéisme c’est avant tout prendre le temps du diagnostic et de la méthode en renforçant la confiance et la place des acteurs pour améliorer l’organisation et la qualité de vie au travail. Le renforcement du dialogue social, l’amélioration du management, et une meilleure reconnaissance des parcours et des postes doivent aussi contribuer à améliorer la situation. Le Groupe VYV a développé toute une gamme de solutions pour aider les organisations à prévenir et gérer l’absentéisme. En partant de la demande de l’employeur, il propose une démarche sur-mesure prenant en compte la globalité du phénomène (analyse chiffrée, diagnostic, objectivation, contexte) à travers différents services à l’intention des managers de proximité, gestionnaires RH et dirigeants. *Baromètre absentéisme WTW juin 2022 En savoir plus Retrouvez toutes nos informations
Pourquoi avoir créé le programme Poissy Bien-Être ? En 2014, la nouvelle municipalité, confrontée à un contexte financier très contraint par la baisse des dotations d’État, a lancé un plan de restructuration des effectifs avec des règles drastiques. En 2016, une étude nous a montré que nous avions un absentéisme compressible de 20,5 jours d’arrêt par an et par agent, un peu inférieur à la moyenne de la fonction publique territoriale, 22,5 jours par an et par agent à l’époque. Nous avons estimé le coût de cet absentéisme à 1,5 million d’euros par an ce qui nous a incités à définir un plan d’amélioration des conditions de travail en onze mesures. Le sport s’est inscrit dans ce plan comme un élément phare et une forme de récompense aux efforts consentis par les agents. Comment fonctionne-t-il ? Le souhait fort des élus était de proposer du sport sur le temps de travail, ce qui nous a conduits juridiquement à adosser le programme à notre centre de formation interne. Il est ouvert à tous les agents permanents, environ 800 personnes, avec une quinzaine d’activités encadrées par les animateurs municipaux. Il s’agit de cycles de trois mois, soit une dizaine de séances à raison de deux heures par semaine : une demi-heure pour se rendre sur le lieu de l’activité, une heure d’activité et une demi-heure pour revenir. Au terme du cycle, on peut reprendre ou changer d’activité. Comme pour une formation, lorsqu’un agent souhaite participer à une activité, il faut une validation hiérarchique afin d’organiser le fonctionnement du service. Mais le manager ne peut refuser qu’une fois et l’agent est prioritaire pour le cycle suivant. Quel bilan en tirez-vous ? Nous avons en moyenne 200 à 250 places disponibles avec 180 inscrits par cycle et 485 agents ont participé depuis le début du programme. L’absentéisme est aujourd’hui de 18,5 jours par agent et par an. On ne peut pas affirmer que c’est uniquement lié à Poissy Bien-Être mais on s’inscrit dans un cercle vertueux. Il y a aussi un effet évident en termes de cohésion sociale : la directrice financière participe à une activité avec l’agent d’entretien des espaces verts ! Et c’est devenu un élément fort de la marque employeur, sur lequel nous nous appuyons pour recruter. Retrouvez toutes nos informations
Pourquoi avoir créé le programme Poissy Bien-Être ? En 2014, la nouvelle municipalité, confrontée à un contexte financier très contraint par la baisse des dotations d’État, a lancé un plan de restructuration des effectifs avec des règles drastiques. En 2016, une étude nous a montré que nous avions un absentéisme compressible de 20,5 jours d’arrêt par an et par agent, un peu inférieur à la moyenne de la fonction publique territoriale, 22,5 jours par an et par agent à l’époque. Nous avons estimé le coût de cet absentéisme à 1,5 million d’euros par an ce qui nous a incités à définir un plan d’amélioration des conditions de travail en onze mesures. Le sport s’est inscrit dans ce plan comme un élément phare et une forme de récompense aux efforts consentis par les agents. Comment fonctionne-t-il ? Le souhait fort des élus était de proposer du sport sur le temps de travail, ce qui nous a conduits juridiquement à adosser le programme à notre centre de formation interne. Il est ouvert à tous les agents permanents, environ 800 personnes, avec une quinzaine d’activités encadrées par les animateurs municipaux. Il s’agit de cycles de trois mois, soit une dizaine de séances à raison de deux heures par semaine : une demi-heure pour se rendre sur le lieu de l’activité, une heure d’activité et une demi-heure pour revenir. Au terme du cycle, on peut reprendre ou changer d’activité. Comme pour une formation, lorsqu’un agent souhaite participer à une activité, il faut une validation hiérarchique afin d’organiser le fonctionnement du service. Mais le manager ne peut refuser qu’une fois et l’agent est prioritaire pour le cycle suivant. Quel bilan en tirez-vous ? Nous avons en moyenne 200 à 250 places disponibles avec 180 inscrits par cycle et 485 agents ont participé depuis le début du programme. L’absentéisme est aujourd’hui de 18,5 jours par agent et par an. On ne peut pas affirmer que c’est uniquement lié à Poissy Bien-Être mais on s’inscrit dans un cercle vertueux. Il y a aussi un effet évident en termes de cohésion sociale : la directrice financière participe à une activité avec l’agent d’entretien des espaces verts ! Et c’est devenu un élément fort de la marque employeur, sur lequel nous nous appuyons pour recruter. Retrouvez toutes nos informations
La loi votée en août 2021 traduit la volonté du législateur de faire de la prévention des risques une préoccupation majeure. Elle commence par considérablement renforcer le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Obligatoire depuis 2001 dans toutes les entreprises, le DUERP devait déjà recenser l’ensemble des risques professionnels auxquels les travailleurs sont exposés, ainsi que les actions de prévention et de protection mises en place. Les risques devront désormais être évalués non seulement dans la définition des postes de travail mais aussi dans l’organisation. En outre, dans les entreprises de 50 salariés et plus, le DUERP doit maintenant déboucher sur un programme annuel de prévention et d’amélioration des conditions de travail. “Celui-ci devra être présenté au CSE et consigné dans le document unique”, souligne Jérôme Decrion, directeur prévention chez Harmonie Mutuelle (Groupe VYV). Portail numérique Le CSE devra d’ailleurs être systématiquement consulté sur le contenu du DUERP et sur ses mises à jour. Les règles de conservation du document unique sont également précisées. L’employeur est désormais tenu de conserver toutes ses versions successives durant au moins 40 ans. “La loi prévoit également une dématérialisation du DUERP qui devra être déposé sur un portail numérique géré par les organisations patronales”, indique le directeur prévention. Une obligation effective à compter du 1er juillet 2023 pour les entreprises de 150 salariés et plus, et un an plus tard pour les autres. L’accès au DUERP des salariés, des anciens salariés et, plus largement, de toute personne ou instance pouvant justifier d’un intérêt à le consulter, est ainsi facilité. Passeport de prévention individuel “La loi prévoit la mise en place, au plus tard le 1er octobre 2022, d’un passeport de prévention individuel qui recense toutes les attestations, certificats et diplômes obtenus dans le cadre de formations relatives à la santé et à la sécurité au travail”, explique Jérôme Decrion. Les employeurs pourront ainsi facilement savoir si leurs collaborateurs sont à jour. Nouvelle définition du harcèlement sexuel au travail La définition du harcèlement sexuel au travail est désormais harmonisée avec celle du Code pénal. Cela impose une modification du règlement intérieur de l’entreprise et une consultation du CSE lorsqu’il y a plus de 50 salariés. Il est surtout demandé aux employeurs de mettre en place des actions de prévention et de sensibiliser les salariés au harcèlement sexuel et au sexisme. Nouveau nom, nouvelles missions Les missions des services de santé au travail, rebaptisés services de prévention et de santé au travail (SPST), sont étendues. “Ils participent désormais à l’évaluation et à la prévention des risques, poursuit Jérôme Decrion, à la promotion de la santé sur le lieu de travail, aux campagnes de dépistage et de vaccination, à l’analyse des situations de handicap, à la sensibilisation à la pratique d’une activité physique…” Les SPST disposeront d’une cellule dédiée à la désinsertion professionnelle afin de mieux accompagner les personnes qui reprennent leur activité après un long arrêt. Et une visite de mi-carrière est instaurée à 45 ans pour s’assurer que les conditions de travail sont toujours en adéquation avec la santé de chaque salarié. Rôle étendu des médecins du travail Au-delà de la fusion des anciennes Aract et Anact au sein du Comité national de prévention et de santé au travail (CNPST), il faut enfin noter que les médecins du travail peuvent désormais déléguer leurs missions aux infirmiers du travail, ergothérapeutes ou kinésithérapeutes. La loi leur accorde également un rôle de prescripteurs – arrêts de travail, soins, examens, produits de santé – et leur donne accès au dossier médical partagé des salariés. “Ils vont pouvoir partager des données avec les médecins traitants, souligne Jérôme Decrion. Il y a là un réel rapprochement entre les médecins de ville et les médecins du travail, qui est très important pour la prise en charge globale des patients.” Le Groupe VYV accompagne les entreprises dans la prise en compte de ces nouvelles obligations qu’il s’agisse de la définition du programme de prévention, de formations à la santé et la sécurité au travail, d’analyse des causes des arrêts, de conditions de ré-accueil des collaborateurs absents… “Plus que jamais, précise Jérôme Decrion, la prévention doit être vue non pas comme une contrainte mais comme une opportunité de protéger les salariés, et comme un investissement à moyen et long termes.” Source : rapport Assurance maladie, mars 2022 Retrouvez toutes nos informations
La loi votée en août 2021 traduit la volonté du législateur de faire de la prévention des risques une préoccupation majeure. Elle commence par considérablement renforcer le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP). Obligatoire depuis 2001 dans toutes les entreprises, le DUERP devait déjà recenser l’ensemble des risques professionnels auxquels les travailleurs sont exposés, ainsi que les actions de prévention et de protection mises en place. Les risques devront désormais être évalués non seulement dans la définition des postes de travail mais aussi dans l’organisation. En outre, dans les entreprises de 50 salariés et plus, le DUERP doit maintenant déboucher sur un programme annuel de prévention et d’amélioration des conditions de travail. “Celui-ci devra être présenté au CSE et consigné dans le document unique”, souligne Jérôme Decrion, directeur prévention chez Harmonie Mutuelle (Groupe VYV). Portail numérique Le CSE devra d’ailleurs être systématiquement consulté sur le contenu du DUERP et sur ses mises à jour. Les règles de conservation du document unique sont également précisées. L’employeur est désormais tenu de conserver toutes ses versions successives durant au moins 40 ans. “La loi prévoit également une dématérialisation du DUERP qui devra être déposé sur un portail numérique géré par les organisations patronales”, indique le directeur prévention. Une obligation effective à compter du 1er juillet 2023 pour les entreprises de 150 salariés et plus, et un an plus tard pour les autres. L’accès au DUERP des salariés, des anciens salariés et, plus largement, de toute personne ou instance pouvant justifier d’un intérêt à le consulter, est ainsi facilité. Passeport de prévention individuel “La loi prévoit la mise en place, au plus tard le 1er octobre 2022, d’un passeport de prévention individuel qui recense toutes les attestations, certificats et diplômes obtenus dans le cadre de formations relatives à la santé et à la sécurité au travail”, explique Jérôme Decrion. Les employeurs pourront ainsi facilement savoir si leurs collaborateurs sont à jour. Nouvelle définition du harcèlement sexuel au travail La définition du harcèlement sexuel au travail est désormais harmonisée avec celle du Code pénal. Cela impose une modification du règlement intérieur de l’entreprise et une consultation du CSE lorsqu’il y a plus de 50 salariés. Il est surtout demandé aux employeurs de mettre en place des actions de prévention et de sensibiliser les salariés au harcèlement sexuel et au sexisme. Nouveau nom, nouvelles missions Les missions des services de santé au travail, rebaptisés services de prévention et de santé au travail (SPST), sont étendues. “Ils participent désormais à l’évaluation et à la prévention des risques, poursuit Jérôme Decrion, à la promotion de la santé sur le lieu de travail, aux campagnes de dépistage et de vaccination, à l’analyse des situations de handicap, à la sensibilisation à la pratique d’une activité physique…” Les SPST disposeront d’une cellule dédiée à la désinsertion professionnelle afin de mieux accompagner les personnes qui reprennent leur activité après un long arrêt. Et une visite de mi-carrière est instaurée à 45 ans pour s’assurer que les conditions de travail sont toujours en adéquation avec la santé de chaque salarié. Rôle étendu des médecins du travail Au-delà de la fusion des anciennes Aract et Anact au sein du Comité national de prévention et de santé au travail (CNPST), il faut enfin noter que les médecins du travail peuvent désormais déléguer leurs missions aux infirmiers du travail, ergothérapeutes ou kinésithérapeutes. La loi leur accorde également un rôle de prescripteurs – arrêts de travail, soins, examens, produits de santé – et leur donne accès au dossier médical partagé des salariés. “Ils vont pouvoir partager des données avec les médecins traitants, souligne Jérôme Decrion. Il y a là un réel rapprochement entre les médecins de ville et les médecins du travail, qui est très important pour la prise en charge globale des patients.” Le Groupe VYV accompagne les entreprises dans la prise en compte de ces nouvelles obligations qu’il s’agisse de la définition du programme de prévention, de formations à la santé et la sécurité au travail, d’analyse des causes des arrêts, de conditions de ré-accueil des collaborateurs absents… “Plus que jamais, précise Jérôme Decrion, la prévention doit être vue non pas comme une contrainte mais comme une opportunité de protéger les salariés, et comme un investissement à moyen et long termes.” Source : rapport Assurance maladie, mars 2022 Retrouvez toutes nos informations