L’étude « Pratiques et perceptions des arrêts de travail dans les entreprises » menée en 2024 par l’Observatoire de l’imprévoyance du Groupe VYV et l’institut Audirep explore la perception et les conséquences des arrêts de travail dans les organisations. Son deuxième volet se concentre sur l’accompagnement des salariés arrêtés ainsi que sur les défis à surmonter pour faciliter le retour au travail.
L’accompagnement des salariés en arrêt de travail

Arrêts de travail : un sujet de préoccupation majeur pour les entreprises
Les arrêts de travail sont source de préoccupations pour les entreprises. Ils fragilisent l’organisation interne, engendrent des coûts supplémentaires et font peser une pression significative sur les managers, souvent déjà sous pression. Alors que la préservation du lien avec l’environnement professionnel et l’accompagnement à la reprise constituent des leviers intéressants, l’étude met en lumière des disparités dans les pratiques des entreprises notamment en termes de suivi, de contact avec les salariés arrêtés, et d’aide à la reprise.
La prise de contact avec les salariés en arrêt : un sujet délicat
L’une des questions clés soulevées par l’étude est la prise de contact avec les salariés en arrêt de travail. En effet, une grande partie des responsables RH et des managers se montrent réticents à établir un lien avec le salarié durant cette période, souvent par respect pour l’intimité ou par crainte de commettre une erreur juridique. Près de 29% des RH et 51% des managers pensent, à tort, que la loi interdit tout contact avec un salarié en arrêt. Or, il est tout à fait possible et même souhaitable de maintenir un contact bienveillant avec un salarié en arrêt, notamment pour prendre de ses nouvelles.
Cette prise de contact est d’autant plus importante dans le cas des arrêts de longue durée (plus de 3 mois). Alors que 90% des salariés en arrêt long souhaitent maintenir un lien avec leur environnement professionnel, )59% des RH et 74% des managers (21% systématiquement et 53% selon les cas) y ont recours dans ce cas spécifique.
94% des managers prenant l’initiative de contacter leurs collègues en arrêt de travail estiment que cette prise de contact aide à mieux envisager la reprise.
Des dispositifs d’accompagnement à la reprise plébiscités
L’étude de l’Observatoire de l’Imprévoyance met également en lumière les efforts réalisés pour faciliter le retour à l’activité. Aujourd’hui, 82% des services RH déclarent avoir déjà expérimenté au moins un dispositif d’accompagnement à la reprise, tels que le mi-temps thérapeutique, l’adaptation du poste de travail, ou les visites de pré-reprise. Toutefois, leur mise en œuvre s’avère parfois difficile : 76% des Responsables RH rapportent des difficultés, notamment l’absence de demande des salariés, souvent peu informés de leurs possibilités, le manque de disponibilité des médecins et un manque de moyens opérationnels. Le refus des salariés n’est évoqué que dans 14% des cas.
Dans tous les cas, l’efficacité des dispositifs d’accompagnement à la reprise est largement reconnue par les Responsables RH et les managers. De plus, 78% des managers estiment qu’une visite obligatoire en amont de la reprise serait bénéfique pour préparer efficacement le retour du salarié, réduire les risques de rechute, et renforcer son intégration dans l’équipe.
Vers un accompagnement renforcé
L’accompagnement de salariés en arrêt de travail évolue, mais il reste perfectible. Pour optimiser leurs pratiques, les Responsables RH expriment des besoins croissants en termes de formation et d’information. Des formations RH, un guide pratique, des outils de suivi, et une meilleure sensibilisation des équipes apparaissent comme des outils essentiels pour améliorer l’accompagnement et fluidifier le retour au travail.
L’implication des organismes de prévoyance complémentaire pourrait jouer un rôle clé. En effet, 78% des RH souhaitent être mieux soutenus par ces partenaires pour renforcer les dispositifs d’accompagnement, promouvoir la prévention, et agir durablement sur les arrêts de travail.