Un taux d’absentéisme encore trop élevé
Pour 2024, le taux d’absentéisme sur notre portefeuille d’entreprises clientes assurées par Mutex est de 5,2 %. Ce chiffre est en légère hausse par rapport à 2023 (5,1 %) mais reste encore plus élevé qu’avant la crise sanitaire (4,4 % en 2019). Ce taux est une moyenne sachant que pour les entreprises de plus de 2 000 salariés, celui-ci est bien inférieur avec seulement 3 %. Au niveau des salariés, le taux d’arrêt de travail est à 6 % pour les femmes et 4 % pour les hommes.
La part des salariés ayant été arrêtés au moins une fois atteint 33 %, contre 34 % en 2023. Un pourcentage qui reste stable, tout comme la fréquence des arrêts de travail qui passe à 1,8 arrêt par salarié arrêté contre 1,7 en 2023.
Concernant la durée des absences, une augmentation de +10,16 % des arrêts de moins de 3 jours et +6,94 % des arrêts de plus de 30 jours a été constatée sur l’année 2024. Quant à la durée moyenne des arrêts de travail, elle passe à 39,6 jours, soit 1,5 jour de plus qu’en 2023.
Prévenir et gérer ces situations d’absence devient un enjeu prioritaire pour l’employeur, afin d’en réduire le nombre et ainsi les coûts d’indemnisations.
Combien coûte l’indemnisation des arrêts de travail ?
En France, 82 % des pertes de revenus brutes des salariés du privé liées à des arrêts de travail font l’objet d’une indemnisation.
En 2023, on estime à 17 milliards d’euros le montant annuel brut d’indemnisation des arrêts de travail dont 12 milliards d’euros pour les non-cadres (soit 28 % de la masse salariale) et 5 milliards d’euros pour les cadres (soit 21 % de la masse salariale). On constate que la proportion de la masse salariale des non-cadres est supérieure à celle des cadres, car leur nombre de jours moyens d’arrêt est plus élevé.
De manière globale, la prévoyance complémentaire contribue à 1/3 de l’indemnisation, soit 5 milliards d’euros. Cependant, la prévoyance est le 1er financeur des arrêts de travail des salariés cadres en raison de leur meilleure couverture mais aussi parce que les indemnités journalières de la Sécurité sociale sont calculées sur un salaire plafonné.
Depuis le 1er avril, le plafond de rémunération pris en compte pour le calcul des indemnités journalières versées par la Sécurité sociale est passé de 1,8 à 1,4 SMIC. Concrètement, le montant maximal des indemnités journalières passe de 53,31 € à 41,47 €, ce qui représente une baisse de 22 %. Tous les salariés du privé percevant plus de 1,4 SMIC sont donc concernés, soit plus d’1 salarié sur 2.
Les facteurs contribuant aux arrêts de travail
Au-delà des diÂfficultés de santé, certains facteurs professionnels et personnels peuvent contribuer aux absences. Notre étude, menée en 2023 auprès des salariés en arrêt long et en 2024 auprès des entreprises, a mis en lumière certains éléments.
Les causes d’arrêt sont souvent multiples. Les managers mettent en avant la fatigue psychique, la surcharge de travail et le manque de reconnaissance comme principaux facteurs professionnels contributifs aux arrêts de travail. Des raisons également rapportés par les salariés en arrêt de longue durée. De leur côté, les RH identifient plutôt le désengagement et la pénibilité comme les causes majeures.
Concernant les facteurs personnels, la dépression, les problèmes de garde d’enfants, les problèmes de mobilité ou encore les situations d’aidant sont des situations difficiles qui peuvent contribuer aux arrêts de travail.
Quelles solutions pour réduire les arrêts de travail ?
L’absentéisme est à la fois une cause et une conséquence : à taux important, il désorganise la structure, surcharge les salariés présents, dégrade l’ambiance de travail, baisse la qualité du service ou la production du travail, représente un coût… et génère encore plus d’absentéisme ! Il est un révélateur de la qualité de vie au travail : prévenir les absences, c’est donc aussi améliorer les conditions de travail pour les salariés.
Retrouvez certains leviers susceptibles d’agir efficacement sur les arrêts de travail – Quelles solutions pour réduire les arrêts de travail ? – Groupe VYV